Poème : “Tes mains pour la Semaine Sainte!”

Ta main câline et douce couvrait de caresses mes temps d’inquiétude,
Quand, sur ma peau, elle dessinait ce qui, jamais, ne sortit  des  lèvres.
Elle racontait, interminablement, l’histoire  de nos pénibles  solitudes.
Te souviens-tu des sillons de mes  rides sur le  front  en  fièvre ?

Ton index et ton pouce  bien serrés pinçaient  ma joue dans un tendre étau,
Pendant que ton majeur  effleurait fébrilement les cils de mon œil,
Laissant l’annulaire  et l’auriculaire  prendre appui sur ma peau.
Nous frémissions dans cet échange fraternel, plus fort que tout écueil !

Aujourd’hui, Ô Jésus, quand, à mon oreille, parviennent de terribles  échos
Qui disent des trahisons d’autres  mains,  dans les villes horrifiées et  vides,
Et que je dois  oublier  les  embrassades et accolades  brassées  en  l’an ’19,
Je reste ahuri par les pleurs des victimes d’une nouvelle  bestiole : le covid-19 !

Jésus, au seuil de la Semaine Sainte, je veux m’associer à  la noble  guerre :
Guerre de ceux qui  tiennent en mains  des rameaux en guise de  prière ;
J’attends, que des frères confinés dans leurs maisons, poussent des cris solidaires ;
Qu’ensemble nos mains  restaurées  brisent ces distances sociales si éphémères.


Que reviennent des jours, où  pauvres, enfants et vieux  referont des chemins
Jours de  partages  du pain de vie : en famille, au marché, en églises,  en forêts,
Jours  des gamins  languissant, mains levées,   après des Mamy  et Papy «Câlins ».
Ces jours-là,  en terre d’Afrique, des mains joueront des  tam-tams de la Paix !

Stanis Kanda