Mars 2018 : Halte ! Retourne-toi ! Et détourne-toi !

Dans la vie, il arrive qu’on se trompe sur la direction prise, sur les choix faits et sur les actions engagées. Pour cela, il faut s’arrêter, prendre du recul pour évaluer et réexaminer son parcours ou sa trajectoire. Il s’agit aussi de prendre un courage prophétique pour recadrer ses tirs, capitaliser ses efforts et faire des nouveaux choix. Ce moment permet d’apprécier grandement et sincèrement ses efforts, ses avancées et ses réussites ; mais aussi de contrebalancer ses échecs, rattraper son retard et d’évacuer ses fatigues.  Au même moment, on se décide de se détourner de la voie dangereuse et on réoriente courageusement son itinéraire. Dans la vie, le plus important n’est pas le fait de s’être trompé, égaré ou dérouté ; mais bien plutôt, de s’arrêter, d’apprécier, de se retourner et de se détourner de ce qui m’a égaré ! Par ailleurs, la pire des choses sera de s’enliser obstinément dans une entreprise ou une direction qui m’induit en erreur.

Il est vraiment aberrant de sombrer dans le mal, de vivre hors de la vérité et refuser la réconciliation ! Quand bien-même, je me serais endurci dans le mal, Dieu me donne encore la chance de me reprendre et de me convertir. C’est l’appel du Carême : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les pleurs et les cris de deuil. Déchirez votre cœur, et non vos vêtements, revenez à Yahvé, votre Dieu, car il est tendresse et pitié, lent à la colère, riche en grâce, et il a regret du mal » (Joel 2,12-13).

Une chance m’est offerte de repartir, de me refaire et de renaitre spirituellement. Je m’arrête pour évaluer mon itinéraire passé. J’évalue ma qualité de ma vie de prière, mon engagement pour la justice et pour la paix. Je réexamine ma relation avec Dieu et avec mes frères. Est-elle au zénith, brouillée, excellente ou médiocre ? Devant moi, s’ouvrent les bras tendres et doux de mon Dieu ! Plein de miséricorde et de compassion, il vient au-devant de tous ceux et celles qui reviennent avec courage à la maison du Père.

C’est vrai, Dieu déteste le mal, mais Il aime l’homme. Il ne rejette jamais ses enfants avec l’eau du bain. Il les purifie de leurs péchés et les honore par sa sainteté. Alors, « ne laissons pas sans effet cette grâce » que Dieu nous donne en ce temps. « Au moment favorable, je t’ai exaucé, au jour du salut je suis venu à ton secours. Or, c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut » (2Cor 6,2).  Comme le fils prodigue, je me lève et je vais vers mon Père. Et lui, plein de bonté et de pitié, il vient à ma rencontre. À toi aussi, je lance ce message : Halte ! Examine-toi ! Décide-toi ! Prends ton courage ! Lève-toi et va vers le Père. Fais-lui confiance, Il t’aime ! Il t’attend avec joie !

Père Guy-Julien Muluku, omi
Vicaire