Méditation-Prière- Jeudi 23.04.2020

2ème jeudi du Temps Pascal

Première LectureActes 5 27-33
PsaumePsaume 33 (34), 2.9, 17-18, 19-20
EvangileJean 3, 31-36

Les apôtres emprisonnés sont libérés et reprennent comme si rien ne leur était arrivé la prédication au temple ; cela est rapporté au grand prêtre qui entre en furie. Non seulement ils bravent son interdit mais en plus et surtout ils les rendent responsables de la mort de ce Jésus. Quelle vexation profonde, quelle attaque de son autorité et son autosuffisance.  Une réaction qui peut aussi nous arriver quand il nous semble ne pas être reconnu.
Mais alors nous entendons cette merveilleuse réplique de Pierre. A qui faut-il obéir ?
A la loi pour la loi ou bien à notre conscience devant Dieu ? Saisi du feu de l’amour de la rencontre avec Le Ressuscité ils ne pourront jamais ce taire car ce dont le cœur est plein, la bouche déborde. Et nous ?
Cette audace des témoins ne fait qu’augmenter les frustrations et la colère des responsables religieux.
Peut-être avons-nous à nous laisser contaminer par l’Esprit Saint pour grandir dans cette audace de la foi. Prions les uns pour les autres en demandant en ces temps particuliers la juste audace de la foi. Ainsi nous pourrons chanter avec le psalmiste : « Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à ma bouche. »
Et dans l’évangile S. Jean continue à nous exhorter de contempler et d’écouter Jésus en qui le Père se donne et se dit.  Par le baptême nous sommes devenus de la même famille que Jésus. Comme lui nous sommes appelés à être aux affaires du Père c.à.d. à communiquer par tout notre être l’amour sans réserve et inconditionnel du Père pour chaque humain pour qu’aucun ne se perde. Nous sommes invités de dire des paroles divines, des paroles de Vie.
Devenir de plus en plus des personnes dans le monde sans être du monde.
Un long chemin, qui prendra toute une vie, et qui nous est donné gracieusement par l’Esprit.

Béni sois-Tu Seigneur pour l’audace de l’Église débutante. Donne-nous de marcher comme la première communauté dans tes pas. Donne-nous la grâce de la transformation opérée en Pierre qui de celui qui t’a renié par peur devient l’audacieux qui affirme sa foi.Donne-nous de ne dire que des bonnes paroles inspirées par l’amour et la miséricorde. L’amour comprend tout, supporte tout.

Dora Lapière

Méditation – Prière – mardi 21.04.2020

mardi, 2ème Semaine du Temps Pascal

Première LectureActes 4 32-37
PsaumePsaume 93 1-2, 5
EvangileJean 3 7-15

« Les croyants n’avaient qu’un cœur et une âme….c’était pour tous un temps de grâce exceptionnel. »
O quelle merveille ! Nous croyons rêver. C’est donc possible !
Seigneur, nous te demandons avec insistance, convertis nos cœurs et que ton Esprit fasse brûler nos cœurs pour que la cohérence évangélique nous saisisse au plus profond de nous pour entrer dans cette nouvelle humanité en lien filial avec toi et en vraie fraternité entre nous. « Car il n’y a pas plus sûr que tes paroles. »

Depuis Pâques, jour de la Résurrection de Jésus, nous ne cessons d’être interpellés et exhortés pour cette vie nouvelle, cette nouvelle naissance. Mais comme Nicodème, nous voulons comprendre, discuter, analyser, marchander… et oui, ainsi cela n’ira jamais. La relation au Ressuscité n’est pas une question de « savoir » mais bien de « connaissance » c.à.d. d’une nouvelle naissance en Christ. C’est une question de relation personnelle, intime d’amour et de confiance. Ce n’est pas une question de voir avec les yeux du corps ni de toucher avec nos mains mais de voir et d’entendre la soif d’un Dieu, Père, qui quémande notre réponse et notre ouverture à sa soif de nous. : « Veux-tu vraiment naître à la profondeur de qui tu es : fils et fille bien-aimé/e/s en qui je trouve toute ma joie. Veux-tu ? »

Et comme Nicodème il faut oser le saut de l’aventure de la foi. Oser s’abandonner petit à petit, pas par pas et faire confiance et comme les premiers disciples oser demeurer auprès de Lui pour mieux le connaître, oser ouvrir nos cœurs à La Parole et accepter qu’il fasse route avec nous et dans la foi savoir que lors de nos épuisements il nous charge sur ses épaules christiques pour nous amener au bercail de paix. « Je monte vers mon Père et votre père, vers mon Dieu et votre Dieu » nous sommes de la même famille et il  nous entraine TOUS et CHACUN/E dans cet élan vers le Père.
Mais ce même Nicodème nous le retrouvons lors de la mort de Jésus. Il a cherché et a trouvé et est fidèle.

Béni sois tu Seigneur de faire de nous des nouvelles créatures, des vivants qui à leur tour font vivre.

Quelques propositions pour prier la Parole

  • Entrer en silence et choisir un endroit qui nous inspire à la prière (image, icône, croix, bougie etc…)
  • Prier l’Esprit Saint qu’il vienne ouvrir les yeux et oreilles de notre cœur pour entendre et voir sa présence.
  • Lire La parole, si possible à voix haute.
  • Faire silence.
  • Relire la Parole et se poser la question : quelle Parole, quelle phrase me frappe, m’interpelle, me questionne, me pose difficulté ?
  • Prendre du temps pour accueillir la Parole, les Paroles. Eventuellement les copier sur un post-i , les notes du Smartphone ou ailleurs pour pouvoir y revenir pendant la journée.
  • Laisser résonner cette Parole comme une source chantante dans notre cœur et la ruminer car elle fait ce qu’elle dit.
  • Après avoir écouté le Seigneur nous parler, à notre tour Lui parler.
  • Terminer par une prière.

En communion dans le partage de la Parole qui se rompt comme le pain.

Méditation-Prière – 2ème Dim de Pâques-19.04.2020

2ème dimanche de Pâques

Première LectureActes 2 42–47
PsaumePsaume 118 2–4, 13–15, 22–24
Deuxième Lecture1Pierre 1 3–9
EvangileJean 20 19–31

Pendant toute cette semaine de Pâques, l’Église nous a proposé de cheminer avec cette première communauté chrétienne. Nous n’avons cessé de partager leur désarroi, leurs peurs mais aussi la sortie de leurs propres tombeaux, leurs enfermements transformés en enthousiasmes. Nous constatons que ce fut un long chemin pour eux comme cela l’est pour nous.

Ce petit noyau prend de l’extension : ils se retrouvent pour creuser les évènements, pour prier et pour la fraction du pain. Ils mettent tout en commun et partagent avec ceux qui sont dans le besoin et vivent dans la joie. Cette petite communauté VIT ce que leur maître a vécu et dit.
Ils sont confiants que « sa grâce est là pour toujours ….soyons tout à la joie, à la fête.» Ps 118

Non seulement ils croient que Jésus est ressuscité mais aussi qu’en vivant avec et en Lui Il nous a donné une vie nouvelle et une vivante espérance. Nous sommes devenus des êtres nouveaux.

Et dans l’évangile de ce jour les disciples de Jésus sont toujours et encore enfermés par peur pour les Juifs. La peur enferme, comme cette peur du virus nous enferme et risque de nous replier sur nous-mêmes.

Mais Jésus ressuscité vient en les saluant et en leur donnant la paix. Il montre bien qu’il est vivant, différent mais qu’il a pleinement assumé son humanité jusque dans la souffrance. Oui, c’est TOUT son être qui est ressuscité. Et il leur et nous donne une mission de la part du Père: vivre dans ce monde comme Lui a vécu dans ce monde.

Mais un de leurs compagnons est absent et ils lui transmettent leur vécu comme nous sommes invités de partager notre vécu spirituel. Thomas ne croit pas et veut faire sa propre expérience, ce qui lui est permis huit jours plus tard. Comme Thomas, nous vivons des interrogations, des difficultés, des hésitations, des résistances en nous pour accueillir la profondeur du mystère. Comme Thomas, nous pouvons rejoindre l’assemblée des disciples tels que nous sommes, avec nos peurs et notre incrédulité. Et en Église, en communauté, il nous sera donné, à notre rythme, de Le reconnaître et de L’accueillir dans la paix du coeur et de nous abandonner à Lui.

Bonne fête en ce dimanche. Soyons dans la joie.

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Méditation-Prière- 1er jeudi du Temps Pascal -16.04.2020

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1er jeudi du Temps Pascal
Première LectureActes 3 11-26
PsaumePsaume 8 2, 5–9
EvangileLuc 24 35–48

Les actes des apôtres nous entraînent dans les expériences spirituelles de la première Église. Les apôtres ayant reçu l’Esprit divin, optent comme leur maître pour la transmission de la Vie et la mise debout de tout humain en étant bien conscient qu’ils n’agissent pas de leurs propres forces mais que c’est Dieu qui se manifeste à travers eux.
En cette période de confinement nous pouvons nous aussi demander et recevoir la grâce de l’humilité et de découvrir ou de re-découvrir autrement notre juste place face à Dieu et aux autres ainsi que notre juste mission. Plongés dans ce monde, contaminé par l’autosuffisance, nous risquons de perdre le nord. Prendre conscience de notre fragilité peut nous aider à creuser qui nous sommes et nous faire avancer dans l’humilité : êtres fragiles ayant TOUT reçu de Dieu, qui en alliance avec nous nous donne sa grandeur en vue de nous donner avec et comme Jésus sans réserve pour la mise debout de tout humain.

« Qu’est-ce que le mortel ? Et toi tu t’en souviens.
Qu’est-ce que le fils d’homme ? Et tu veilles sur lui.

Tu en as fait un peu moins qu’un Dieu,
tu l’as couronné de gloire et d’éclat,…. » Ps 8

Unissons-nous aujourd’hui dans cette supplication.
Viens Seigneur nous visiter comme tu as visité les premiers humains au jardin, Marie-Madeleine et tes amis après ta séparation avec eux, les disciples en marche vers Emmaüs….
Viens nous visiter, donne-nous ton Esprit, transforme et convertis-nous. Donne-nous de chanter avec le psalmiste la grandeur inépuisable de ton amour miséricordieux.

Les disciples dépités, profondément déçus, en désarroi ont tourné le dos vers Jérusalem et marchent vers nulle part.
Ils partagent leur déception et dans ce partage de leur vécu et la recherche de comprendre ils sont rejoint par une inconnu qui fait route avec eux.
Un inconnu qui les rejoint dans ce qu’ils vivent et qui fait le lien de leur vécu avec les Écritures de telle façon que leurs coeurs deviennent brûlants.
Ils veulent rester avec lui et l’invitent. Dans le repas et la fraction du pain après avoir écouté en chemin la clarification des écritures leurs yeux du corps et du coeur s’ouvrent et ayant reconnu leur Seigneur ils se mettent, comme Marie de Magdala, en route vers les disciples réunis, pour partager leur expérience.
Pendant le partage de leur vécu avec le Ressuscité, Jésus se trouve au milieu d’eux. Leur trouble se change en joie et ils n’osent pas y croire. Et de nouveau il partage avec eux les gestes du quotidien : le repas.

Seigneur donne-nous de te reconnaître sur nos routes, et de te découvrir dans nos communions spirituelles. Béni sois-tu de nous accompagner dans nos détresses et nos recherches, d’ouvrir pour nous les Écritures et de partager simplement notre quotidien.

Méditation-Prière- 1er Mardi du Temps Pascal 2020

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1er mardi du Temps Pascal

Première LectureActes 2 36–41
PsaumePsaume 32 (33) 4–5, 18–20, 22
EvangileJean 20 11–18

Voilà que les disciples avec Marie, tous perdus, choqués, par ce qui était arrivé à Jésus, ne comprenant pas grand-chose et ayant peur, se sont confinés.
Peut-être, comme ils étaient repérés, un sort semblable les attendait.. .Ils se sentent menacés en plein désarroi et puis il y avait ces étranges messages des femmes. Que fallait-il en croire ? Ils sont profondément perturbés. Et ensemble dans cette épreuve ils prient.
Oui, ils prient longuement. Et après un long temps de confinement et de prière quelque chose se passe en eux. Leurs coeurs s’apaisent, s’ouvrent et deviennent brûlants comme des flammes de feu, prêts à provoquer un incendie d’enthousiasme un retournement. Leurs peurs se transforment en une foi profonde et comme Jésus ils sortent de leurs tombeaux de confinement, devenus des êtres libres, choisissant la Vie, la vraie Vie, et se battant pour elle.
Pierre devient méconnaissable et prend la parole en publique devant la foule.
Et qu’est-ce qu’il dit ? « Convertissez-vous…. Accueillez l’Esprit ».
Jean-Baptiste, Isaïe et tant d’autres n’ont cessé de nous le dire. Tout au long du carême nous l’avons entendu, Marie-Madeleine a rencontré Jésus dans le jardin après s’être retournée.
Mais l’avons-nous VRAIMENT entendu ?
Des prophètes d’aujourd’hui nous l’ont répété et crié. Mais l’avons-nous vraiment entendu ?

Maintenant nous vivons la pandémie. Sommes-nous vraiment convaincus de changer de vie pour que tous vivent ? L’entendons-nous vraiment ? Ou continuons-nous à vivre sans nous préoccuper des autres, proches ou lointains ?
Sommes-nous prêts à entrer dans cette aventure de la foi avec Jésus et désirons nous marcher avec Lui résolument vers Jérusalem en vue de la Vie, de l’amour pour tous?
Et comme la conversion, la fidélité de Dieu ne cesse de nous être proclamée.

« Sa fidélité paraît en toutes ses oeuvres… Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour…»

Et avec le psalmiste nous pouvons supplier en ce temps si difficile pour nous : « Que ton amour, Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi ! »

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Méditation-Prière-Jour de Pâques -12.04.2020

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-Ac 10,34a.37-43
-Ps117 (118),1.2,16-17,22-23
-Col 3,1-4     ou     -1Co 5,6b-8
-Jn 20,1-9

Sainte et joyeuse fête de Pâques !
N’est-ce pas indécent, déplacé de nous souhaiter une joyeuse fête de la Vie en Christ en ce temps si grave pour l’humanité, pour le monde ?
Écoutons, accueillons, et laissons-nous creuser par la Parole de ce jour.

Aujourd’hui, le premier jour de la semaine, jour de la nouvelle création, Marie, après avoir observé la prescription du shabbat, effondrée par la mort de celui que son cœur aime court dès l’aube au tombeau pour honorer le corps du défunt.
Quelle surprise : la pierre a été enlevée, le tombeau est ouvert, le corps a disparu. Quelle panique… ! Tous ses projets tombent à l’eau on lui a volé et le corps de celui qu’elle aime et la possibilité de l’honorer !
Panique qu’elle partage en allant chercher Pierre et l’autre disciple et ensemble ils courent vers le tombeau.
Le disciple le premier arrivé n’entre pas.
Puis arrive Pierre, lui il entre dans le tombeau, puis ce n’est que maintenant que l’autre disciple entre aussi.
« Il vit et il crut » qu’est-ce qu’il voit ? la même chose que Pierre mais en plus Pierre dans le tombeau ouvert, confronté au mystère.
Les deux versets suivants nous ne les avons pas entendus ce jour :
« Puis les disciples rentraient chez eux. Et Marie se tenait près du tombeau, au dehors, tout en pleurs. »

Aujourd’hui, comme Marie tant de personnes courent, angoissées, perturbées, à la recherche de comment être auprès d’un/e bien-aimé/e soit vivant, soit malade soit décédé/e. Mais comme Marie il y a l’observance des prescriptions. Et comme Marie, elles deviennent créatives, la créativité de l’amour, car elles désirent profondément être « AVEC », vivre La PRÉSENCE.
Comme Marie la panique peut nous habiter. Quel bouleversement. Tout a changé. Il y a une interface (la pierre)  entre nous et le mystère de la Vie.

Et c’est ensemble avec les disciples que cette petite communauté, lentement en cheminant dans la foi, découvre petit à petit une autre présence de celui qu’ils aimaient.

Pierre entre dans ce qui pose problème, question. L’autre disciple entre aussi et étant eux deux, la foi commence à naître mais ils retournent chez eux.
Marie elle reste là, la patience féminine, et sa fidélité, elle ne comprend pas etelle se laisse creuser par son chagrin, elle ne l’escamote pas. Être là telles que nous sommes et habiter en vérité ce que nous vivons. Nous pencher comme Marie dans la blessure qui nous déchire le cœur. Puis dans ce tombeau ouvert elle découvre autre chose que la découverte des disciples. Un dialogue intérieur s’installe dans lequel nous pouvons aussi nous reconnaître : pourquoi ?
Avec elle et comme elle nous avons à nous laisser creuser par le mystère en contemplant l’Absence qui peut devenir autre Présence dans la foi.
Faire cette expérience de foi lentement, progressivement à notre rythme et découvrir comme cette première communauté que le Christ est vivant autrement en nous, entre nous et par nous et comme Marie nous entrons dans la confiance et l’abandon pour recevoir notre mission : ne pas faire un retour en arrière ( entrer chez nous) mais aller annoncer à nos frères que l’amour à l’extrême et la vraie Vie en Christ est un cadeau et nous invitent à devenir ensemble des vivants qui font vivre.
Et cette réalité profonde vécue dans la foi apaise nos cœurs et nous procure la joie toute intérieure, pas celle du monde mais celle qui fait espérer et vivre même dans ce temps grave.
Joyeuse fête de la résurrection du Christ dans la foi de devenir de nouvelles créatures dans un monde plus humain !

Dora Lapière

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Méditation-Prière-Jeudi Saint-9.4.2020

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La Cène du Seigneur

Première Lecture :        Exode 12 1–14
Psaume :                        Psaume 116 12–13, 15–18
Deuxième Lecture :       1Corinthiens 11 23–26
Évangile :                       Jean 13 1-15

Cliquez sur la référence des écritures pour lire les textes

Chaque année lors de la Pâque, le peuple juif fait « mémoire » de sa libération de l’esclavage d’Egypte.
Jésus étant juif, très religieux fêtait cette mémoire avec les siens : mémoire de la libération de nos esclavages.
Et Jésus va un pas plus loin, il  accomplit cette libération.
Dans l’évangile de Jean le repas en lui-même n’est pas relaté mais  Jésus y introduit une nouveauté.
Tout au long de ces semaines, Isaïe nous a pris par la main pour nous faire contempler le serviteur.
Et voilà que pendant le repas pascal Jésus se lève de table et dépose son vêtement, se dénude de son statut de maître, pour se vêtir du linge de l’esclave, s’agenouille aux pieds de ses disciples et leur lave les pieds.
Jésus le maître se fait leur esclave.
Pierre avec sa personnalité fougueuse et complexe réagit très fort.  En lui il y a le désir d’avoir part avec Jésus. Mais quelle part ? part à quoi ? une place dans la gestion du royaume ? ou demeurer intimement avec lui ?

Mais après ce service si fort, nous pouvons peut-être admirer Jésus mais nous risquons de nous laisser échapper la fin.

« Avez-vous compris ce que je viens de faire ? … c’est un exemple que je viens de vous donner afin que vous fassiez vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »

Accepter que Jésus me lave les pieds, qu’il me rencontre dans les petitesses de mon existence, mes souillures et me laisser purifier, mettre debout, pas pour garder ce privilège pour moi mais pour que je fasse de même avec chaque personne rencontrée.
Les autres évangélistes mettent l’accent sur la rupture du pain, corps livré, rompu pour la Vie.
En Jésus le service et le don de sa vie jusqu’à l’extrême sont indissociables.
Prenons le temps de nous laisser toucher par le mystère, de nous y abandonner et d’y pénétrer ne fut ce qu’un peu.

Contemplons Jésus en ses moments ultimes dans lesquels il vit en apothéose tout ce qu’il a vécu sa vie durant.

Rendons grâce à  Dieu, son Père et notre Père pour Jésus et demandons-lui de nous ouvrir les oreilles, les yeux, pour le reconnaître aujourd’hui et de nous mettre en route AVEC lui chaque jour même si la route mène vers Jérusalem.

Prions pour les responsables de l’Église et de nos sociétés qu’ils aient un langage de disciple et qu’ils trouvent, comme tout à chacun, une parole pour soutenir ceux qui sont épuisés en ces temps si rudes.

Prions pour nos responsables d’Église qu’ils soient des pasteurs selon le cœur de Jésus en prenant les brebis souffrants et en difficultés sur leurs épaules christiques.

Prions pour toutes les victimes de la pandémie, de l’injustice et des trahisons humaines qu’ils puissent retrouver ou trouver leur dignité humaine.

Et rendons grâce pour le peuple bien aimé de Dieu dont nous faisons partie et pour qui le Fils n’a pas hésité de donner sa vie.

Dora Lapière

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Méditation –Prière- mardi saint-7.04.2020

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Première Lecture :        Isaïe 49 1–6
Psaume :                        Psaume 70 (71) 1–6, 15, 17
Évangile :                       Jean 13 21–33, 36–38

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Avec tout le peuple chrétien nous sommes en marche avec Jésus vers Jérusalem, lieu de l’amour ultime de Jésus, Fils unique du Père. Dans le silence ou les tensions, la souffrance et le deuil pour certains, nous nous laissons transformer en le contemplant.
Aujourd’hui le prophète Isaïe nous dit : « Ecoutez-moi…Soyez attentifs »
Et il ne cesse de nous répéter la fidélité de Dieu à son alliance avec nous: « Il me connaît dès le sein de ma mère…et m’a gardé dans l’ombre (la protection) de sa main. »
Et si nous l’entendions chacun, chacune et ensemble comme communauté croyante : « Tu es mon serviteur, c’est par toi que je me ferai connaître. »
Oui, nous sommes nés pour être serviteurs de l’amour à l’extrême, pour que cet amour vécu se traduise en gestes de Vie. Nous sommes tous et chacun consacrés pour la Vie.
Et en ces temps difficiles il nous arrive comme le prophète d’être fatigué, épuisés dans la lutte.
Mais Dieu insiste : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur….je fais de toi la lumière des nations pour que mon salut parvienne jusqu’à l’extrémité de la terre. » Dans cette mission de serviteur Dieu nous fait rayonner pour notre bonheur profond et celui de tous.
Et Jésus nous dira : « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais mes amis. »
Avec Jésus et en Lui nous sommes devenus tous de sa famille, la famille divine et tous frères et sœurs.
Et dans nos épuisements, sois pour nous un roc, un refuge…libère nous…tu es notre espérance, nous nous confions à toi.

Si souvent nous prenons le repas, auquel tu nous invites, avec toi. Peut-être parfois ou souvent comme si cela nous était dû.
Et nous entendons aujourd’hui : « Un de vous va me trahir ». Et nous croyons que cette parole est pour les autres. Est-ce que à notre temps nous ne portons pas tous des petites ou grandes trahisons en nous ? Est-ce que nous ne portons pas aussi de temps à autre ce diviseur en nous, cette incohérence, cette lâcheté ?
A nous de choisir et de nous laisser convertir pour que nos ténèbres soient transformées en lumière de Vie et d’Amour.

Dora Lapiere

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Méditation – Prière – Dimanche des Rameaux-5.04.2020

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Entrée messianique  :   Matthieu 21 1–11
Première Lecture :        Isaïe 50 4–7
Psaume :                        Psaume 22 8–9, 17–20, 23–24
Deuxième Lecture :       Philippiens 2 6–11
Évangile :                       Matthieu 21 1–11; 26 14—27 66

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Frappant dans les textes de ce dimanche est la foule.
On la trouve à l’entrée de Jésus à Jérusalem, au jardin de Gethsémani, devant Pilate, à la crucifixion.
A l’entrée à Jérusalem cette foule suit le mouvement hystérique « toute la foule est en proie à l’agitation ».
Ils ont vu vivre Jésus et ils se laissent entraîner peut-être sans opinion personnelle, peut-être avec tiédeur ou curiosité. Mais quelle est leur conviction personnelle ? leur relation personnelle avec ce Jésus qu’ils acclament. Est-ce peut-être une acclamation pour imposer leur rêve à Jésus ? Eux qui attendaient un libérateur ?
Depuis toute sa vie parmi eux Jésus a du se battre pour leur dire qu’il ne correspondait pas à leurs attentes de royauté mais qu’il concrétisait une autre royauté, celle du service et de l’amour partagé.
Et à nous de nous demander où nous nous trouvons dans cette foule en marche aujourd’hui.
Avons-nous un roi et si oui, qui est-il ?et quel roi ? Quelle est notre relation avec toi Jésus, et avec nos frères? As-tu vraiment une place dans notre vie ?

Dans le jardin de Gethsémani, il y a aussi la foule, peu après l’avoir applaudi. O que nous pouvons être influençables, ou réagir par peur ou pour faire comme tout à chacun, penser comme la majorité pour ne pas avoir d’ennuis. Et ainsi le jour d’aujourd’hui nous laissons condamner foule d’innocents sans broncher.
Seigneur que nous nous retrouvons dans ces foules. Aie pitié de nous.

Devant Pilate ils réclament même ta cruelle exécution. Quel virement en si peu de temps !
Et nous qui fermons nos frontières aux migrants et les renvoyons dans la mer pour périr. N’est-ce pas toi que nous refoulons. Et nous pourrions trouver encore beaucoup d’exemples d’injustice auxquels nous nous sommes habitués et nous avons fermé les yeux et les cœurs et nous laissons faire. Comme Pilate nous nous lavons si souvent les mais, nous nous esquivons devant nos responsabilités. Aie pitié de nous.

Et en croix, la foule est là en spectateur à cet évènement si atroce.

Mais à côté de la foule il y a plein d’autres personnages dans lesquels nous pouvons nous retrouver.
Judas qui te trahit avec un signe d’amitié.
Pierre qui est téméraire et après te renie.

Les disciples qui dorment puis fuient sauf un que nous retrouvons sous ta croix.
Les femmes qui t’accompagnent dans ton chemin de souffrance et dont quelques unes se trouvent près de toi à ta mort.
Les soldats qui s’adonnent à cœur joie pour t’outrager, t’insulter, te torturer.
Simon de Cyrène qui est réquisitionné pour soulager le poids de  ta croix comme tous ceux qui sont réquisitionnés aujourd’hui pour soulager les souffrances de leurs frères en humanité.
Et il y a Marie ta mère qui sous la croix devient aussi la mère de l’Église.
Il y a le centurion, un étranger, qui reconnaît en toi ta vraie identité.

Prenons le temps de ruminer cette semaine ces récits de la passion d’amour de Jésus et de nous mettre à la place des différents acteurs pour nous laisser regarder par ce Christ souffrant, dans nos frères en humanité, et pour nous laisser transformer par cette rencontre de regards et de cœurs.
Confions nous les uns les autres à la miséricorde de Dieu et implorons la tendresse divine pour toutes ces frères et sœurs en humanité endeuillés par la mort, la guerre, la souffrance, la maladie, la solitude, l’apatrie.
Seigneur écoute le cri de ton peuple, Seigneur libère nous, exauce nous.

Ruminons aussi cette semaine la lecture de Paul en Ph 2, 6-11 et celle d’Isaïe 50  pour découvrir de mieux en mieux le vrai visage et la vraie identité de Dieu devenu visible en Jésus.
Merci Seigneur de nous donner Jésus avec nous jusqu’à donner sa vie et la tienne par amour pour nous.
Béni sois tu.

Bonne semaine sainte et profonde montée vers Pâques, bonne traversée pour plus de Vie.

Dora Lapière

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La louange des oiseaux

Étrange période où, le dimanche dans nos églises paroissiales, les micros demeurent à la sacristie, la soufflerie de l’orgue reste au repos, les guitares ne s’accordent pas et où les voûtes ne répercutent aucune voix…
Dans ces édifices qui nous sont si familiers, on n’entend plus sans doute que le chant des oiseaux.

Étrange année où dans la nuit de Pâques, nous ne pourrons nous rassembler et où, dans beaucoup d’églises, l’Exultet ne pourra pas être chanté.

Il nous faut vivre le triduum pascal d’une manière plus intérieure.

Nous pouvons cependant prier et chanter dans nos maisons !

Sans oublier, de temps en temps, de nous associer à la louange des oiseaux.

Extrait de la revue “Chantons en Eglise